Trois Passagers

Dominique Fabre nous parle de gens peu doués pour la vie. Il le fait avec ses phrases à lui, qui ont l’air simples, de prime abord, mais qui exercent un charme étrange, vous donnent de ces pincements au cœur et ne vous laissent jamais indifférent. C’est au fond tout ce qu’on attend de la littérature.

Dans ces nouvelles, la petite musique de Dominique Fabre tempère la violence ou la tristesse des propos, une douceur triste, un fatalisme bien résumé par l’un de ces personnages, «C’est comme ça… hé oui…»

Dans ces textes à l’oralité travaillée où l’apparente simplicité, la pudeur et le grand écart entre douceur  et coup de poing parviennent sans conteste à nous capter, c’est la difficulté à trouver sa place qui s’illustre. Mais Dominique Fabre sait aussi magistralement y introduire une humanité solidaire, une joie et une lumière diffuse qui face aux obstacles ouvrent un chemin. De la République dominicaine à la rue de Crimée, le passager de ce voyage sort ému, complice et admiratif. 

 Le GPS des héros de Dominique Fabre se nomme survie. Raconté avec douceur et tendresse, Trois passagers est le voyage au-delà des certitudes d’un ailleurs et d’un futur facile, dans l’enchevêtrement des vies déracinées. Bouleversant.